Le manque d’accès à des services de garde à l’enfance adaptés aux besoins des parents reste un obstacle important pour l’épanouissement de nos communautés. Nous avons déposé un mémoire au ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance afin de relayer les préoccupations de nos membres en la matière.
En avril 2021, le gouvernement fédéral a annoncé la création d’un système de garde à l’enfance pancanadien. Une enveloppe de 30 milliards de dollars a été allouée à ce projet. En décembre 2021, le Nouveau-Brunswick a finalement signé une entente de financement avec le gouvernement fédéral pour le déploiement de ce programme. Les investissements annoncés devraient permettre de diminuer de moitié les tarifs de services de garde d’ici la fin 2022, d’atteindre un taux de 10 $/jour d’ici deux ans, d’augmenter les salaires des éducatrices à la petite enfance et de créer de nouvelles places en garderie.
Il s’agit d’une très bonne nouvelle pour les familles du Nouveau-Brunswick, et d’une victoire pour le mouvement féministe de la province, qui réclame des services de garde à l’enfance abordables depuis des décennies. Néanmoins, certaines questions demeurent : quel sera le visage de ce nouveau système? Quels seront les moyens mis en place pour assurer son accessibilité, sa qualité et son inclusivité? Comment les besoins spécifiques des francophones seront-ils pris en compte?
À la lumière de nos précédentes recherches, et des témoignages recueillis dans le cadre de notre sondage, nous demandons au gouvernement de poursuivre et d’amplifier son effort financier afin de mettre en place des services de garde à l'enfance universels, gratuits, de qualité, disponibles dans les deux langues officielles et inclusifs. L’offre doit être cohérente pour les enfants jusqu’à 12 ans.
Plus précisément, nous lui demandons :
- d’accroitre le nombre de places disponibles dans notre province, en particulier pour les enfants de moins de 2 ans et à l’extérieur des grandes villes. Nous pensons qu’il est important d’investir dans tous les programmes de garde existants, y compris les services privés, mais qu’il faut limiter la création de nouvelles places au secteur à but non lucratif.
- de renforcer les services de garde à l’enfance existants afin qu’ils répondent aux besoins des familles dans toute leur diversité, ce qui signifie notamment un élargissement des horaires et une meilleure offre pour les enfants présentant des besoins particuliers.
- de garantir un nombre de places en français suffisant pour subvenir aux besoins de la communauté acadienne et francophone et lui permettre de s’épanouir.
- de développer des services de garde à l’enfance qui répondent aux besoins spécifiques des communautés autochtones, et des services culturellement appropriés pour les enfants racisés. Notons à ce propos qu’il est important de laisser le soin aux communautés de déterminer leurs besoins et leurs priorités, et de leur fournir le financement adéquat pour y répondre.
- d’assurer la présence d’une main-d’œuvre qualifiée suffisante en améliorant les conditions de travail et en soutenant la formation du personnel. Les décisions en la matière doivent se faire en concertation avec le secteur afin de favoriser les solutions durables et efficaces.
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Juillet 2022