Dans l’état actuel des choses, les congés de maladie tels que définis par la Loi sur les normes d’emploi placent les employé·es dans des situations précaires et très discriminantes. Les femmes, notamment les femmes immigrantes, les femmes autochtones, les femmes à besoins particuliers, les femmes vivant une insécurité économique, ainsi que les personnes de la communauté 2ELGBTQQIA+, sont plus susceptibles de détenir un emploi au salaire minimum, à temps partiel, instable, et ne leur permettant pas de prendre de congé de maladie rémunéré. Toutes les personnes salariales devraient bénéficier de conditions de travail justes et équitables. Cela inclut pouvoir s’absenter du travail sans souffrir des répercussions financières lourdes, quelle que soit la raison du congé (maladie personnelle et maladie d'un membre de la famille, ou blessures hors du lieu de travail) ou le statut de l'emploi.
D'après nos analyses, le Ministère doit sortir du statu quo et établir ses politiques en appliquant une analyse inclusive selon le genre intersectionnelle. Le Ministère doit apporter des modifications à la Loi sur les normes d’emploi afin de rendre disponibles au moins 10 jours salariés de congés de maladie protégés par l’emploi et payés par l’employeur afin de donner aux Néo-Brunswickois·es le temps et les ressources d’accéder à des services de soin de santé essentiels.
Le RFNB recommande également au Ministère de s’aligner sur les lois fédérales et d’ajouter à la Loi sur les normes d’emploi l’obligation de fournir jusqu’à 26 semaines de congés maladie non rémunérées, couvertes par les prestations de l’Assurance emploi. Cette mesure est essentielle pour aplatir les inégalités entre les groupes de population et garantir un filet de sécurité à tous·tes les employé·es qui pourraient avoir besoin d’un congé de longue maladie.
Ces modifications entraineront, à court terme, « des coûts opérationnels supplémentaires pour les employeurs qui n’offrent pas actuellement de congé de maladie rémunéré à leurs employés » (tiré du guide consultation), mais nous croyons que la mesure proposée par le projet de loi 27 d’instaurer un programme de soutien financier pour aider temporairement les employeur·es à s’adapter aux coûts supplémentaires répondra à cette préoccupation. Nous croyons que rapidement, les bénéfices surpasseront les coûts occasionnés par la modification à la loi. L’option que nous proposons permettra de :- Protéger la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs;
- Réduire le taux de roulement, les coûts liés au recrutement et à la formation;
- Réduire la dépendance aux soins fournis par le gouvernement;
- Avoir une main-d'œuvre moins fatiguée et moins malade au travail;
- Atténuer la pauvreté et la vulnérabilité des employé·es.
Lorsqu’il y a congés de maladie payés, tout le monde en bénéficie : les travailleuses, les travailleurs, les employeur·es, ainsi que l’économie et la province !
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Décembre 2023