La position du RFNB

Le RFNB est solidaire avec les communautés autochtones.
Notre organisme se positionne à leurs côtés en tant qu'allié·es pour amplifier leur voix et sensibiliser l'ensemble de la population aux multiples discriminations auxquelles elles sont confrontées. Le RFNB défend plus particulièrement les droits des femmes et des minorités de genre de ces communautés et reste attentif aux enjeux qui les concernent. 

Le RFNB se porte solidaire des revendications de retour des pouvoirs territoriaux aux Nations Wolastoqiyik et Mi’kmaq. À leurs côtés, le RFNB revendique : 

  • Des déclarations par la Couronne, le gouvernement provincial et les entreprises d’extraction de ressources naturelles et d’exploitation forestières, de titres autochtones sur les terres traditionnelles actuellement non-cédées;
  • Des indemnisations de la Couronne pour avoir autorisé des opérations commerciales sur les terres traditionnelles des peuples autochtones, notamment par le biais d’entreprises d’extraction de ressources à but lucratif;
  • Des indemnisations de la part du gouvernement provincial pour les terres prises et utilisées sans leur consentement;
  • La participation des nations autochtones à la prise de décision sur les développements qui ont lieu sur leurs territoires ;
  • Le transfert aux Nations Wolastoqiyik et Mi’kmaq du contrôle politique et environnemental de leurs terres : que les politiques, les projets et les initiatives qui ont trait à l’exploitation et la transformation des ressources naturelles leur soit confiées; que les instances de pouvoir s’engagent à donner une pleine autonomie aux communautés autochtones sur les moyens pour atteindre des solutions durables.

Le RFNB dénonce l’hégémonie des structures de pouvoir mises en place par les peuples occidentaux, qui ont historiquement opprimé les peuples autochtones, notamment les individu·es des Nations Wolastoqey et Mi’kmaq. Le système colonial instauré par les Européen·nes et leurs descendances, toujours en place aujourd'hui, est source de discrimination systémique.

Le RFNB souhaite également rappeler ses revendications en ce qui concerne les violences racistes systémiques à l’endroit des femmes et des minorités de genre autochtones.
Il revendique :  
  • L’établissement d’une enquête menée par les communautés autochtones sur le racisme systémique dans le système judiciaire ; 
  • La mise en place des recommandations du rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ainsi que celui de la Commissaire sur le racisme systémique du gouvernement du Nouveau-Brunswick ;
  • La mise en œuvre du plan d’action de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) afin de mettre fin au génocide des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones.

En tant qu’organisme féministe qui se veut décolonialiste, le RFNB se doit d’être à l'écoute des voix des peuples autochtones marginalisés et oppressés, se porter allié et solidaire de leurs luttes, et de s'éduquer pour s'engager dans une réelle réconciliation.

Quelle est la situation ?

Le Nouveau-Brunswick compte 15 collectivités autochtones, soit 6 collectivités wolastoqiyik et 9 collectivités mi’kmaq. En tout, plus de 17 000 personnes autochtones habitent au Nouveau-Brunswick, et selon les tendances de population nationales, un peu plus de la moitié sont des femmes. Les discriminations croisées que vivent celles-ci les fragilisent tout particulièrement. À l’échelle du pays, les femmes et les filles autochtones représentent 5 % de la population. Pourtant, elles représentent 36 % des victimes de féminicides (OCFJR).

Dans les réserves autochtones, l’accès à l’eau potable est toujours un problème. Les droits ancestraux de ces communautés sont régulièrement bafoués. On peut penser par exemple aux conflits entre pêcheurs et pêcheuses mi’kmaq et non-autochtones en Nouvelle-Écosse, ou au projet de gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique. 
 
De manière générale, les Autochtones doivent faire face à des défis plus importants en matière de santé et d’éducation, ont plus de chance de se retrouver en prison, sont plus susceptibles d’être au chômage et meurent plus jeunes que les non-Autochtones. 
 
Ces faits s’expliquent en partie par le traumatisme lié au système des pensionnats autochtones, dont les effets se font sentir sur plusieurs générations. Rappelons-nous que lorsqu’ils et elles ont réintégré leurs communautés à la fin de leur « scolarité », les dizaines de milliers de survivant·es des pensionnats ne parlaient même plus la langue de leur famille. Ils et elles se sont retrouvé·es privé·es de tout repère, sans les connaissances ou les outils nécessaires pour s’adapter et confronté·es à des obstacles psychologiques de taille. 
 
Mais les défis auxquels font face les communautés autochtones tirent leurs origines dans des causes plus profondes encore. En septembre 2024, on a décompté en 3 semaines plus de 9 personnes autochtones parmi les victimes d’homicides commis par la police. Cela démontre, si besoin en est, le poids du racisme systémique au sein de nos institutions publiques.

Au Canada, les populations racisé·es sont également fortement touchées par le racisme systémique dans de nombreux domaines : elles sont plus fortement victimes de violences et d’homicides, elles sont surreprésentées dans le système judiciaire, elles souffrent d’écarts de salaires plus grands, de discrimination à l’embauche, en plus de vivre des micro-agressions régulières.

Selon le Ministère de la Justice du Canada, 46 % des personnes noir·es de plus de 15 ans déclarent avoir subi au moins une forme de discrimination au cours des 5 dernières années, dont 16 % dans leurs rapports avec la police. 31 % des victimes d’homicide en 2021 étaient des personnes racisées, dont presque la moitié étaient des personnes noires. C’est une augmentation de 35 % entre 2019 et 2021. En termes de répartition genrée, 41 % des victimes racisé·es sont des femmes noires, contre 51 % d’hommes noirs.

Données sur la population néo-brunswickoise 

D’après le Système d’inscription des Indiens du ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) et Services aux Autochtones Canada (SAC), au 31 décembre 2023, il y a environ 17 510 membres des Premières Nations au Nouveau-Brunswick – 10 098 dans les réserves et 7 412 hors réserves. 

Voici un graphique qui indique la répartition de la population autochtone dans les régions urbaines du Nouveau-Brunswick :

 Graphique stat Can recensement pop autocthone 2021

Les 4 langues autochtones les plus courantes parlées par la population autochtone au Nouveau-Brunswick sont le Mi'kmaq (2540 locutrices·teurs), le Wolastoqewi (750 locutrices·teurs), l’Inuktitut (95 locutrices·teurs) et le Michif (65 locutrices·teurs). Une 15aine de locutrices·teurs parlent l’Ojibwé, et une 20aine d’autres parlent d’autres langues autochtones non identifiées.

D’après Statistique Canada, en 2021, on recense 3 groupes de minorités visibles au Nouveau-Brunswick :

  • Personnes noires : environ 12 155 personnes, soit 1,6 % de la population
  • Personnes sud-asiatiques : environ 8 635 personnes, soit 1,1 % de la population
  • Personnes filipino : environ 5 190 personnes, soit 0,7 % de la population.

En tout, en 2021 les minorités visibles constituaient 5,8 % de la population totale du Nouveau-Brunswick. Les personnes issues des minorités visibles avaient un âge moyen de 28 ans. Cela signifie qu’elles et eux constituent une part importante des travailleuses et des travailleurs de la province.



Le racisme systémique

Le racisme systémique désigne l'ensemble de la structure sociétale composée d’institutions, de lois et de politiques qui maintiennent un système d’inégalités qui privilégie et opprime différents groupes dans la société selon la « race » qui leur est attribuée. Ces inégalités confèrent des privilèges aux personnes blanches et portent atteinte aux droits des personnes noires, racisées et autochtones.

Ce processus n’est pas toujours intentionnel et il ne signifie pas nécessairement que le personnel de l’organisme est raciste à titre individuel. Bien au contraire, la notion de racisme systémique implique que même si personne n'est consciemment raciste dans une institution, elle peut quand même reproduire les inégalités de pouvoir selon la « race », et opprimer les personnes noires, racisées et autochtones.

Le racisme systémique présent dans nos sociétés explique en grande partie pourquoi les Autochtones et les personnes noir·es sont surreprésenté·es parmi les victimes de violence policière au Canada.

Les discriminations croisées vécues par les femmes racisé·es et autochtones les fragilisent tout particulièrement. Le sexisme et le racisme systémiques sont également présents dans notre système de santé. Cela expose les femmes et patient·es racisé·es  autochtones à des problèmes spécifiques comme :

Le racisme systémique a des impacts à tous les niveaux de la vie d’une personne : précarité d’emploi, de logement, d’alimentation, d’accès aux services publics, plus fort taux d’expériences de violence, etc.

Au Nouveau-Brunswick, et spécifiquement à Moncton et Fredericton, l’immigration a fortement augmenté ces dernières années. Bien que l’immigration améliore l’économie et enrichit la diversité culturelle, les immigrant·es et les réfugié·es sont souvent victimes de racisme et de xénophobie et vivent de la discrimnation en matière d’emploi. Les qualifications des immigrant·es et des réfugié·es sont souvent mal reconnues, et iel vivent de la discrimination à l’embauche. De manière disproportionnées, les personnes immigrantes et réfugiées occupent des emplois précaires et mal rémunérés, même si elles ont un niveau d’éducation plus élevé que les canadien·nes (selon CIRNAC).

De plus, les personnes nouvellement arrivées, spécifiquement d’origine non européenne, se sentent isolées au Nouveau-Brunswick en raison du faible taux de diversité culturelle, et des sentiments anti-immigration dans certaines régions.

Les personnes autochtones sont plus nombreuses à vivre en situation de pauvreté (18,8 % des personnes autochtones au Canada en 2021), et à vivre dans des logements inadaptés. En 2021, les personnes autochtones étaient 16,4 % plus susceptibles de vivre dans un logement nécessitant des réparations majeures, et 17,1 % plus susceptibles de vivre dans un logement surpeuplé.

Comme l'a rapporté Radio-Canada, en 2022, 41 % des enfants autochtones de 1 à 14 ans vivant dans des milieux urbains vivant en situation d’insécurité alimentaire.14 % de ces derniers vivaient dans une insécurité alimentaire grave : quantité de nourriture réduite, repas sautés, parfois des jours sans manger).

Bien qu’on parle beaucoup des expériences de violence vécues par les personnes racisées, et à juste titre, il est important de garder en tête que le racisme systémique est présent à tous les niveaux de la vie d’une personne.


Violences faites aux personnes noir·es

Les violences policières sont très répandues auprès des personnes noires au Canada.

En 2019, l’Enquête sociale générale (ESG) a révélé que plus d’une personne noire sur 5 déclare faire très peu, voire aucunement, confiance au service de police. Dans ce même rapport, on apprend que 46 % des personnes noires de plus de 15 ans ont vécu de la discrimination, dont 41 % était basée sur la race ou la couleur de peau. C’est 15 fois plus que les personnes autochtones ou non racisées ! 16 % des personnes noires qui ont vécu de la discrimination l’ont vécue dans leurs rapports avec la police.

On constate aussi une augmentation fulgurante de 80 % des crimes haineux racistes déclarés à la police entre 2019 et 2020. En 2020, 62 % de tous les crimes haineux étaient à motif raciste, et 42 % d’entre eux visaient des personnes noires.

Les personnes noires rapportent aussi davantage d’expériences d’abus physiques ou sexuels pendant leur enfance. En 2018, 32 % des adultes noir·es ont déclaré avoir subi, avant l’âge de 15 ans, une ou plusieurs agressions physiques ou sexuelles de la part d’un adulte.

En 2021, 31 % des victimes d’homicides étaient des personnes racisées, dont près de la moitié était des personnes noires. Les personnes noires sont 4 fois plus susceptibles d’être victimes d’homicide que les personnes non racisées.

Source : Ministère de la Justice Canada 

Violences faites aux femmes, filles et aux personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones

Les femmes et les filles autochtones sont surreprésentées parmi les victimes de violence entre partenaires intimes (VPI). Selon Radio-Canada, en 2021, 23 % des femmes ou filles tuées par des hommes étaient autochtones. Voici quelques statistiques édifiantes du Nouveau-Brunswick :

  • 61 % des femmes autochtones sont susceptibles d’avoir vécu une forme de VPI depuis l’âge de 15 ans (contre 44 % chez les femmes non autochtones) ;
  • 44 % des femmes autochtones ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de leur partenaire intimes (contre 25 % chez les femmes non autochtones) ;
  • 86 % des personnes autochtones s’identifiant comme 2ELGTBQQIA+ ont vécu de la VPI (contre 59 % chez les personnes 2ELGBTQQIA+ non autochtones) ;
  • 74 % des femmes autochtones ayant une incapacité ont été victimes de VPI.

Femmes et filles autochtones disparues ou assassinées 

En 2019, le rapport final de l’Enquête nationale sur les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées (FFADA2S) au Canada, intitulé Réclamer notre pouvoir et notre place, a rendu publiques les violences dont ces populations ont été et sont toujours victimes. De nombreuses autres études ont également souligné l’impact du racisme, du patriarcat, de la misogynie et de la discrimination dans les structures sociétales. Ces causes profondes ont mené à la conclusion que les violences dont sont et ont été victimes les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones constituent un génocide.

231 appels à la justice ont été émis, couvrant de nombreux thèmes, afin de lutter contre ces violences. Un groupe de travail, ainsi qu’un Plan d’action national, ont été élaborés pour répondre à ces 231 appels, parmi lesquels se trouve l’appel à la justice 1.7. Ce dernier demande aux gouvernements (fédéraux et provinciaux/territoriaux) de :

  • créer avec les peuples autochtones un poste d’ombusdman national des droits des Autochtones et de droits de la personne.
  • mettre en place un tribunal national des droits des Autochtones et des droits de la personne.

Dans le rapport final de l’appel à la justice 1.7 publié en 2024, plusieurs graves préoccupations ont été soulevées. Notamment, le fait que seulement 2 des 231 appels à la justice ont été pleinement réalisés depuis la parution du rapport d’Enquête en 2019.

Les personnes autochtones ayant participé au processus de mobilisation sur l’appel à la justice 1.7 ont mis de l’avant plusieurs préoccupations qui doivent être prioritaires auprès des ombudsmans pour confronter les violations des droits des Premières Nations, des Inuit et des Métis, dont :

  • Le droit à la santé et au bien-être : notamment la peur de se rendre à l’hôpital et y vivre du racisme; les problèmes de prise en charge des soins de santé mentale;
  • Le droit à la justice : le racisme dans les institutions policières et judiciaires, qui mène à de nombreux décès de personnes autochtones aux mains de la police, notamment lors des vérifications du bien-être;
  • Le droit à la sûreté, à la sécurité et à la protection : demande de mise en place d’une meilleure législation pour les personnes disparues et d’une alerte Robe rouge dans le cas des FFADA2S,
  • Le droit aux services sociaux : demande d’un revenu de base pour lutter contre la pauvreté chronique dont souffrent les personnes autochtones;
  • Le droit à nos terres et eaux sacrées et les droits issus de traités : le Canada et ses provinces ou territoires n’honorent toujours pas les traités, les ententes, ne fournissent pas de bonnes infrastructures d’eau, et ne consultent pas les peuples autochtones dans l’extraction des ressources.

Sur ce dernier point, le gouvernement Progressiste-Conservateur de Blaine Higgs ne considère pas que les terres du Nouveau-Brunswick sont les terres non-cédées des peuples Mi’kmaq, Wolastoqiwik et Passamaquoddy. Le gouvernement refuse d’impliquer les Nations Mi’kmaq et Wolasoqiyik dans la gestion du territoire et des ressources, et va même jusqu’à interdire aux employé·es du gouvernement d’effectuer des reconnaissances de territoire. C’est une preuve, parmi tant d’autre, du symbolisme hypocrite de la « réconciliation» au niveau politique, et du mépris que le gouvernement porte à l’égard des peuples autochtones.

Décolonisation et environnement

Le rapport de mai 2023 de l'Institut Yellowhead, intitulé « Bad Forecast », examine d'un œil critique le système de crédit carbone et les politiques environnementales du Canada. Ce rapport estime que le Canada ne protège pas suffisamment les terres autochtones contre l'exploitation. Il met en évidence les lacunes suivantes :

  • Exclusion des détenteurs de droits autochtones : Les communautés autochtones, malgré leur rôle de gestionnaire des terres, sont souvent exclues des processus décisionnels directs concernant leurs terres.

  • Absence d'AIG : Les politiques ne comportent pas d'analyse intersectionnelle selon le genre (AIG) et ne tiennent pas compte de la manière dont les incidences environnementales affectent de manière disproportionnée les femmes autochtones et les minorités de genre.

  • Processus de consultation non-adéquats : La nature vague et irresponsable des processus de consultation et de prise de décision aliène encore davantage les communautés autochtones, perpétuant ainsi des injustices historiques.

Ces lacunes contribuent à la marginalisation continue des voix autochtones dans la politique environnementale.

Les marchés du carbone sont particulièrement risqués, car les intérêts des entreprises l'emportent souvent sur la souveraineté autochtone et la durabilité environnementale. Le rapport souligne également l'absence de véritable consultation des communautés autochtones dans les décisions relatives à la gestion des ressources, et appelle à une protection plus forte des droits fonciers autochtones et à une action climatique plus significative fondée sur les savoirs autochtones.

Saviez-vous que?

Le "2" du sigle "LGBTQ2+" renvoie au terme "bispirituel·le" ou "two-spirited", qui est utilisé chez certaines communautés autochtones pour désigner les personnes qui incarnent deux esprits (masculin et féminin). Il s’agit d’un concept qui existe depuis longtemps dans ces communautés.

Pistes de solutions

Que pouvons-nous faire pour défendre les droits des communautés autochtones et être de bon·nes allié·es?


  • S'éduquer et s’informer sur les luttes en cours, sur l'histoire, sur les inégalités et leurs origines, sur les cultures et les expériences différentes;
  • Remettre en question ses propres croyances et préjugés;
  • Prendre action pour créer un changement dans sa vie et dans la société;
  • Ouvrir le dialogue avec ses proches sur les enjeux des communautés autochtones;
  • Prendre part aux manifestions et aux activités organisées par les communautés autochtones;
  • Écrire à ses député·es pour leur demander de prendre des mesures concrètes;
  • Amplifier les messages des communautés autochtones sur les réseaux sociaux et sur la place publique.

Pour aller plus loin


Dernière mise à jour : 07 octobre 2024.