Le 5 mai, participez à la marche et événement de sensibilisation pour la Journée de la robe rouge, à partir de 11 h, à l'Assemblée législative de Fredericton.

Journée de la robe rouge
La Journée nationale de sensibilisation aux femmes, aux filles et aux personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées (FFADA2S) a lieu chaque année le 5 mai depuis 14 ans.
Ce dimanche 5 mai, on se joint à l’association Indigenous Women of the Wabanaki Territories pour une marche et un événement de sensibilisation sur le territoire de la Nation wolastoqey, dans la ville connue sous le nom de Fredericton.
Marchons ensemble. Souvenons-nous.
Aidons les communautés à guérir. Demandons des actions des gouvernements pour mettre fin aux violences racistes et sexistes.
10 h : départ de la marche des hommes au parc Carleton.
11 h : départ de la grande marche pour les FFADA2S (MMIWG2S+) à l’Assemblée législative.
12 h : fin de la marche à l’Ancien cimetière (à côté du Delta).
Des breuvages et un barbecue seront servis. Il est demandé de porter du rouge en l’honneur des FFADA2S.
Historique
La Journée de la robe jouge est inspirée du projet REDress, un projet de l’artiste métisse Jaime Black, mené à partir de 2010 à Winnipeg.
Lors de cette installation, Jaime Black a accroché des robes rouges vides pour représenter les femmes autochtones disparues et assassinées. La couleur rouge est inspirée de plusieurs autres artistes et traditions autochtones. Le rouge, puissant et accrocheur, représente à la fois un symbole de vitalité et de violence.
La Journée de la robe rouge a pour objectif de :
- rendre hommage aux victimes;
- sensibiliser le public aux violences racistes et sexistes systémiques dont sont particulièrement victimes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones;
- appeler les gouvernements à prendre des mesures concrètes pour lutter contre ces violences.
Pourquoi cette violence ?
La violence envers les peuples autochtones est le résultat de la colonisation traumatisante et destructrice dont ont été et sont toujours victimes les Premières Nations, les Métis et les Inuits.
Les Autochtones sont surreprésenté·es parmi les victimes de violence au Canada.
« Les Autochtones ont été soumis à des lois et à des règlements racistes et oppressifs qui ont réprimé leur langue et leur religion, détruit leur culture et démantelé leurs familles et les communautés autochtones (Sharma et autres, 2021).»
Quelques données
Dans le pays connu sous le nom du Canada, plus de 6 femmes autochtones sur 10 (63 %) ont subi des agressions physiques ou sexuelles au cours de leur vie.
56 % des femmes autochtones ont été victimes d’agressions physiques, et 46 % d’agressions sexuelles.
En comparaison, 34 % des femmes non-autochtones ont été victimes d’agressions physiques, et 33 % d’agressions sexuelles.
Dans les provinces de l’Atlantique, 64 % des femmes autochtones sont victimes de violences au cours de leur vie, contre 45 % des femmes non-autochtones.
Dans le cas des femmes autochtones :
- 74 % des celles ayant une incapacité ont été victimes de violences dans leur vie;
- 9,4 % ont déjà vécu une situation d’itinérance,
- 91 % des femmes autochtones qui ont vécu de l’itinérance ont été victimes de violences;
- 11 % ont déjà été placées sous la responsabilité légale de l’État,
- 81 % des femmes autochtones qui ont été sous la responsabilité légale de l’État ont été victimes de violences.
Quelles actions à prendre ?
En 2019, la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a formulé 231 appels à la justice. Ces appels indiquent au gouvernement fédéral les mesures qu’il doit prendre pour mettre fin aux violences et réparer les torts causés.
Depuis, devant l’inaction des gouvernements, et alors que les violences se perpétuent, les organismes autochtones s’activent. L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) a formulé un plan d’action de près de 80 mesures afin de mettre fin au génocide des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones.
Nos revendications
Nous demandons que les instances de pouvoir entament le processus de rétablissement du contrôle politique et environnemental des terres par les communautés autochtones. Nous exigeons que les politiques, les projets et les initiatives qui ont trait à l’exploitation et la transformation des ressources naturelles soient confiés à ces communautés et que les instances de pouvoir s’engagent à leur donner une pleine autonomie sur les moyens pour atteindre des solutions durables.
Conformément à de nombreuses recommandations des nations autochtones, nous demandons l’établissement d’une enquête menée par les communautés autochtones sur le racisme systémique dans le système judiciaire ainsi que la mise en place des recommandations du rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Sources :
- Journée de la Robe Rouge, Emily Gwiadza, Encyclopédie Canadienne, 19 septembre 2022.
- La victimisation avec violence et les perceptions à l’égard de la sécurité : expériences des femmes des Premières Nations, métisses et inuites au Canada, Loanna Heidinger, Statistique Canada, 26 avril 2022.
- Le plan d’action de l’AFAC pour mettre fin à l’agression contre les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre autochtones, Association des femmes autochtones du Canada, 2021.