17 avril : Anniversaire néo-brunswickois du droit de vote des femmes. Enfin, de certaines femmes.

Le 17 avril, on célèbre l'anniversaire du droit de vote pour les femmes au Nouveau-Brunswick. Mais dans les faits, seulement une partie des femmes y ont eu accès il y a 105 ans.

Les femmes blanches (propriétaires de terres ou de biens imposables) ont obtenu le droit de vote en 1919. C’était 52 ans après les hommes blancs propriétaires. Et il faudra encore attendre jusqu'en 1934 avant que les femmes blanches obtiennent le droit d’être élues à des postes au niveau provincial.

Mais les femmes japonaises-canadiennes n'ont pu voter qu'en 1949, les femmes autochtones en 1963 et les Canadien·nes avec des déficiences intellectuelles en 1988. C’était hier.

Les femmes autochtones étaient encore plus discriminées parce que leurs droits dépendaient de la politique d’assimilation des colonisateurs, mise en application dans la « Loi sur les Indiens ». Cette loi cherche à anéantir tous les systèmes de gouvernance autochtones existants en imposant des dirigeants et des conseils élus.

Par exemple, les autochtones (hommes et femmes) qui votaient à l’extérieur de leur réserve perdaient leur statut d’ « Indien ». Cela veut dire que des femmes autochtones pouvaient bénéficier des droits de vote et de citoyenneté canadienne mais perdaient leurs droits ancestraux et les services de leurs réserves.

L’histoire de l’obtention du droit de vote pour les femmes n’est pas seulement une histoire de libération. C’est aussi une histoire de rébellion et de remise en question des règles juridiques mises en place par les colons européens. 

À l‘Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, jusqu’en 1843, le droit de vote était lié au fait d’être propriétaire d’un bien imposable. Cela limitait mais n’excluait pas nécessairement les femmes.

En 1843, une loi provinciale exclut volontairement les femmes. Au fédéral, elles avaient déjà été exclues en 1849. Pendant la décennie qui a suivi, plusieurs mouvements de revendication du droit de vote des femmes ont émergé dans les provinces. Des femmes souvent blanches, de classe moyenne, avec un statut social et souvent une profession, se rassemblent et déposent des projets de loi ou d’amendements. On les appelle les « suffragettes ».

En 1929, une décision constitutionnelle, appelée l’Affaire Personne, reconnait les femmes comme des personnes devant la loi. À partir de ce moment, il n’a plus été possible de refuser leurs droits aux femmes en raison de leur genre. Cela s’est produit grâce à la mobilisation de 5 femmes, connues comme Les 5 femmes célèbres.

Mais il ne faut pas oublier que les mouvements d’obtention des droits des femmes, dont le droit de vote, ont été instrumentalisés pour des idéologies racistes. De nombreuses suffragettes, ainsi que les 5 femmes célèbres, ont aussi soutenu des projets eugénistes et capacitistes. Ces projets ont mené, entres autres, à la stérilisation forcée de milliers de femmes autochtones.

Les femmes en politique aujourd’hui

Au niveau fédéral

Élections 2021 en chiffres :

2010 candidat·es

762 femmes candidates dont 103 élues (5 %)

5 candidat·es « autres identités de genre » mais 0 élu·es.

Aux dernières élections fédérales du 20 septembre 2021, les femmes ont remporté 103 des 338 sièges (5 de plus qu’en 2019). Avec un pourcentage de 30.36 % de femmes siégeant à la Chambre des communes, le Canada se classe désormais au 64e rang mondial en ce qui concerne la représentation des femmes.

Au niveau provincial

L’assemblée législative provinciale du Nouveau-Brunswick se situe en 10e position sur l’échelle nationale, avec 28.6% de femmes élues.

Ce sont 14 sièges qui sont occupés par des femmes sur 49 sièges en tout.

Cette position est loin derrière :

  • les Territoires-du-Nord-Ouest : 52.6 %
  • le Québec : 46.4 %
  • la Colombie-Britannique : 42.5 %
  • la Nouvelle-Écosse : 34.5 %

en ce qui a trait au nombre de femmes membres de l’Assemblée législative.

Au niveau municipal

Le Canada se situe au 54e rang de 169 pays en lien à la proportion de sièges occupés par des femmes dans les administrations locales. Au Nouveau-Brunswick en 2022, les femmes occupaient 35.3% des postes municipaux. La province se trouve au 4e rang national pour la représentation des femmes dans les administrations locales

Capture décran 2024 04 16 153840

Comment améliorer la participation des femmes et des minorités de genre en politique ?

Il faut :

  • des changements de société
  • des changements de mentalité
  • des changements dans les comportements.

Pour en savoir plus, consultez notre manuel sur l'égalité des genres en politique, qui analyse les raisons systémiques de la faible participation des femmes à la politique provinciale au Nouveau-Brunswick (2020).

Sources :

Abonnez-vous à notre infolettre !
Tenez-vous au courant de nos dossiers et ne manquez pas nos actualités féministes.

Devenez membre !
Ajoutez votre voix à la nôtre. Devenir membre, c’est poser une action concrète pour faire avancer l’égalité des genres au Nouveau-Brunswick!

Devenir membre