- 83,6 % des 930 répondant·e·s déclarent avoir été témoins ou avoir vécu du racisme;
- 95 % des personnes interrogées affirment qu’il y a du racisme et 71 % pensent qu’il existe un racisme systémique.
Il ne suffit pas d'être non -raciste. Nous devons être anti-racistes! - Angela Y. Davis
Dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme et pour l’égalité des chances, nous vous donnons quelques idées pour être activement anti-raciste et devenir un·e allié·e dans la lutte au quotidien.
1. Faire des recherches sur le racisme et les questions raciales
Vous avez envie d’en savoir plus? Excellente nouvelle, vous pouvez trouver de nombreuses ressources pour vous informer : comprendre les enjeux et les dynamiques raciales, décrypter les actualités, déconstruire les mythes et préjugés intériorisés, apprendre et revoir l’Histoire ou encore s’éveiller aux théories décoloniales et intersectionnelles.
Quelques recommandations de ressources par des personnes racisées :
- Des lectures : Comment devenir antiraciste de Ibram X. Kendi, Ne suis-je pas une femme? de bell hooks, Un féminisme décolonial de Françoise Vergès;
- Des comptes Instagram : @LaChargeRaciale, @ÊtreFemmeAsiatique, @NotoriousCree;
- Des podcasts : Kiffe ta race (questions raciales), Sans Blanc de Rien (sur la blanchité et le racisme), All my relations (en anglais, sur la représentation des Premières Nations);
- Des documentaires : six documentaires canadiens pour (commencer) à s’éduquer.
Pourquoi s’éduquer est important? Pour déconstruire les préjugés raciaux, c’est-à-dire remettre en question les jugements que nous portons sur des personnes en raison de leur couleur de peau (même de façon non-intentionnelle) et que nous avons intériorisés en raison de notre éducation et de notre environnement.
2. Agir contre le racisme sans prendre toute la place (et éviter le syndrome du sauveur blanc)
En tant qu’allié·e, il est important d’exprimer son soutien aux luttes anti-racistes par des actions concrètes, en participant aux manifestations par exemple (plus on est nombreux·ses pour revendiquer, mieux c’est!). Mais au quotidien, nous pouvons aussi nous mobiliser en réagissant lorsque nous sommes témoins d’une situation, de remarques ou de comportements racistes (dans la rue, au travail, avec ses proches, partout).
Cependant, comme l’expliquent les créatrices du compte et podcast Sans Blanc de Rien, « la position d’allié·e est une position de retrait ». Cela signifie qu’il ne s’agit pas de monopoliser la parole dans les débats et discussions ou dans les médias. Pourquoi? Les personnes racisées sont souvent invisibilisées et peu présentes dans la sphère publique. Les allié·e·s ne doivent pas parler à leur place ou prendre leur place car cela contribue à perpétuer les rapports de domination que nous cherchons à détruire. En revanche, les allié·e·s peuvent utiliser leur privilège pour leur donner plus de visibilité.
3. Écouter les expériences des personnes victimes de racisme et accepter de se remettre en question
Écouter les témoignages et le vécu des personnes discriminées fait partie de l’apprentissage. Accepter leurs réponses, ne pas se sentir offensé·e·s est une étape pour repenser son comportement.
À cet effet, nous vous proposons de (re)lire l’entrevue d’Assia Hussein, travailleuse de soins et femme immigrante ainsi que le témoignage de Lucie Aounetse, membre de notre CA, publiés sur notre blogue de résistance féministe.
4. Lutter contre le racisme systémique et repolitiser le sujet
Le racisme dépasse le cadre individuel, il va bien au-delà des propos et des agressions racistes entre les personnes : c’est ce qu’on appelle le racisme systémique ou structurel, c’est-à-dire qu’il touche et imprègne l’ensemble de la société en imposant une hiérarchie des personnes. Les oppressions sont issues d’une longue histoire de discriminations qu’il est impossible d’ignorer et qui a encore de lourdes conséquences aujourd’hui : discriminations à l’emploi (pour l’accès mais aussi la rémunération et l’évolution de carrière), pour l’accès au logement et aux soins de santé, au niveau des institutions...
Une vidéo de Briser le code, documentaire sur Télé-Québec, pour en savoir plus sur le racisme systémique.
Que pouvons-nous faire? Communiquer avec nos élu·e·s, les municipalités, les services et les écoles pour qu’iels se sentent concerné·e·s et mettent en place des mesures et des programmes qui prennent en compte les réalités des personnes discriminées.
N’hésitez pas à nous partager vos ressources ou vos témoignages (même anonymement).