L’intersectionnalité dans le mouvement féministe

Parfois, en parlant du féminisme, nous oublions que les gens n’ont pas tous les mêmes besoins et conséquemment, ne peuvent pas être regroupés comme si c’était le cas. Grâce à l’intersectionnalité, les conversations ayant comme sujet divers enjeux féministes deviennent de plus en plus inclusives, prenant en compte le fait que tous les gens ne font pas face au même niveau d’oppression et que certaines personnes vont subir plus de discrimination qu’autres en fonction de certains facteurs incontrôlables dans leurs vies tels que leur race, genre, classe sociale, niveau de mobilité, orientation sexuelle, religion, état de santé mentale, etc. 

Cependant, souvent, lorsqu’on parle d’inclusion dans le mouvement féministe, nous avons encore une grande tendance à parler exclusivement d’égalité entre hommes et femmes, oubliant les personnes non-binaires. Au cours de ce texte, je vais adresser ce manque d’inclusion de genre ainsi que proposer quelques solutions que nous pouvons appliquer afin de commencer à résoudre ce problème.

Tout d’abord, il y a plusieurs genres qui ne tombent pas sous les binaires de mâle et femelle. Le genre est très complexe, et est vécu différemment par tous. Ce n’est pas une simple question de «l’un ou l’autre», quelque chose qui a uniquement deux réponses fixes, il est beaucoup plus ouvert avec une quantité infinie de réponses possibles. Deux seuls genres ne pourraient jamais englober toutes les expériences qu’ont divers personnes et ils ne sont certainement pas des fondements de base de tous les genres non plus. Les identités non-binaires ne sont pas nécessairement définies d’être des gens qui s’identifient comme étant une telle combinaison de mâle et femelle, plusieurs de ces identités n’ont rien à faire avec ces-derniers.

Pour mieux comprendre cela, il faut penser au genre non comme échelle, mais comme spectre. C’est-à-dire que le genre n’est pas une ligne avec les deux genres binaires à ses extrémités, mais plutôt un grand cercle composé d’une vaste sélection de genres qui peuvent se placer n’importe où dans ce tableau et ne se trouvent pas nécessairement entre hommes et femmes. Il est important de comprendre cela pour nous permettre de mieux inclure les minorités de genre dans notre mouvement.

De plus, pour être de bons alliés et savoir bien appliquer l’inclusion, il ne suffit pas seulement d’être au courant de leur existence, nous devons être conscients des enjeux auxquels ils font face en plus de leurs besoins, et la meilleure façon d’apprendre est de consulter des personnes qui sont non-binaires. Leurs expériences de marginalisation et d’oppression sont aussi importantes et valides que les autres. Nous devons d’abord les écouter et les inclure en donnant valeur à ce qu’ils ont à dire. Ce n’est seulement qu’en les écoutant que nous pourrons savoir ce qu’ils ont besoin de ce mouvement pour éventuellement former un monde où tous les genres sont respectés également.

En conclusion, il est très important de commencer à considérer les identités non-binaires lorsque on parle d’enjeux féministes. Pour faire cela, nous avons besoin d’être informés ainsi que donner de la place aux gens qui sont non-binaires d’exprimer eux-mêmes leurs opinions et idées sur le sujet. Personne ne pourra mieux représenter un groupe qu’un membre de ce groupe alors nous devrions les écouter et les soutenir de toutes les manières que nous le pouvons. En faisant cela, nous ouvrons les portes aux possibilités de vrai égalité de genre dans l’avenir. Il faut se souvenir que ce n’est pas de l’égalité totale si quelqu’un est laissé en arrière.
Andy King est élève en 9e année à l’École Sainte-Anne, à Fredericton
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