Discours du Trône 2022 : des promesses de renouveau qui renforcent le statu quo

Mardi à Fredericton, la lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, l’honorable Brenda Murphy, a prononcé le discours du Trône pour la deuxième session de la 60e législature de la province. Il s’agit d’un discours sans grande ambition, qui contient peu ou pas de mesures visant l’égalité entre les genres et qui fait fi des besoins réels des personnes les plus vulnérables de notre province. 

Le gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs priorise avant tout l’atteinte de l’équilibre budgétaire, le remboursement de la dette et les investissements dans le secteur privé, et ce, dans le but « d’aider les générations futures ». Il semble que notre premier ministre n’ait pas encore compris le concept de dette ou de déficit social, soit le fossé qui se crée entre les services dont les gens ont besoin et ceux dont ils disposent. Avec des mesures insuffisantes visant la crise du logement et l’augmentation du coût de la vie, bon nombre de Néo-Brunswickois·es – en particulier les femmes et les minorités de genre, les personnes racisées, les Autochtones et les personnes handicapées –  continueront d’avoir du mal à se loger, se nourrir ou joindre les deux bouts. L’incapacité du gouvernement de reconnaître ces problèmes structurels et systémiques ne fera qu’augmenter les inégalités, tant sur le court que le long terme. 

Dans le document d’une trentaine de pages, aucune mention n’est faite des services de santé sexuelle ou reproductive, malgré la crise qui sévit dans l’ensemble de ce secteur. Rien ne semble prévu dans la « réforme » de notre système de santé afin de garantir l’accès à ces soins essentiels. Est-ce que l’établissement de cliniques communautaires comme solution pour augmenter l’accès aux soins inclura, tel que nous le revendiquons, des centres dédiés à la santé sexuelle et reproductive? Il semblerait que Blaine Higgs manque une fois de plus le bateau.

Certaines initiatives, comme l’effort pour fournir les produits d’hygiène menstruelle dans les écoles, sont louables, certes. Mais l’ensemble du discours du Trône démontre que le gouvernement n’applique toujours pas une analyse inclusive selon le genre (AIG+) de façon rigoureuse ou transparente à ses processus décisionnels. Donner des serviettes menstruelles aux élèves, c’est bien, mais apporter une réponse durable au phénomène de la féminisation de la pauvreté, ce serait mieux. 

« Le gouvernement Higgs affirme vouloir “remettre en question les vieilles façons de penser”, mais il n’hésite pourtant pas à recycler les vieux idéaux », commente notre présidente.

Nous continuerons de suivre attentivement ces enjeux ainsi que ceux surveillés par le Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick.

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