Réuni·es à l’occasion de la 16e assemblée générale annuelle, nos membres ont tenu à se positionner afin d’appuyer la protection de la politique 713, qui définit les exigences minimales pour les districts scolaires afin de créer un environnement sécuritaire pour les élèves de la communauté 2SLGBTQIA+.
Le RFNB dénonce l’absence de consultation ou de transparence de la part du gouvernement sur ce dossier, ainsi que sa réponse à la montée des activités anti-2SLGBTQIA+.
La prévention de la violence sexuelle doit être fondée sur des données probantes, non pas sur des discours de l’extrême droite. Ce que nous disent les données, actuellement, c’est que l’éducation sexuelle adaptée à l’âge et fondée sur les droits de la personne est essentielle à la prévention des abus sexuels. Qui plus est, les arguments avancés pour justifier la révision de la politique 713 contiennent des mythes nuisibles et de la désinformation qui minent les efforts de prévention de la violence chez les enfants, les filles et les femmes. Comme le souligne le Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick dans son mémoire publié sur le sujet : « En diffusant de l’information erronée sur le fonctionnement de la manipulation psychologique des enfants, en stigmatisant les communautés 2SLGBTQIA+ et en remettant en cause les ouvrages d’éducation sexuelle adaptés à l’âge des enfants dans les bibliothèques, [le contre-mouvement] sape les efforts légitimes visant à protéger les enfants d’abus sexuels »[1].
Réitérons-le : les discours de l’extrême droite qui circulent actuellement contre la communauté 2SLGBTQIA+, particulièrement contre les personnes trans et non-binaires, sont non seulement erronés, mais ils sont également dangereux. Il s’agit d’un enjeu plus large qui porte atteinte à l’égalité des genres ainsi qu’à la démocratie de notre province. L’atteinte de l’égalité pour toustes passe par le questionnement et la déconstruction des normes et des rôles genrés, qui perpétuent et renforcent les inégalités entre les genres et qui continuent d’être une avenue par laquelle les mouvements de droite contrôlent le corps des femmes et des minorités de genre[2].
Nous devons également mentionner qu’une partie des discours qui circulent à l’intérieur de ce contre-mouvement allèguent que la valorisation de la diversité sexuelle est néfaste pour les droits des femmes et des filles. Or, les recherches sur le sujet prouvent le contraire, et comme nous l’avons mentionné plus haut, ces arguments nuisent aux mesures de prévention de la violence sexuelle – violences que les personnes trans et non-binaires sont d’ailleurs plus à risque de subir. Les minorités de genre souffrent autant, sinon plus, des oppressions et des violences découlant du patriarcat ; leur inclusion est au cœur de la lutte pour l’égalité des genres.
« C’est très inquiétant de constater que le gouvernement tolère ces discours et leur donne une place pour se développer. Les communautés 2SLGBTQIA+ font face à un backlash de plus en plus organisé. Les vies des jeunes trans tout comme des adultes trans sont présentement menacées, tout comme le sont les droits des enfants et ceux des femmes. On demande au gouvernement d’écouter les organismes de défense des droits 2SLGBTQIA+ et des droits de la personne, et de rendre transparentes les prochaines étapes s’il décide de procéder avec la révision de la politique 713 », affirme Geneviève L. Latour, présidente du RFNB.
[1] L’augmentation des activités anti-2ELGBTQQIA+ organisées au Nouveau-Brunswick, Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick, 2023, page 7.
[2] Ibid., page 13.